L’abattement sur la succession : tout ce que vous devez savoir
La répartition des héritages peut se faire de manière automatique ou par désignation dans un testament. Suite à son décès, un proche vous a désigné comme héritier ? Des droits de succession sont appliqués sur votre part. Autrement dit, une partie de l’héritage doit être versée aux impôts. Or, rassurez-vous ! Des abattements sont accordés. Il s’agit d’une déduction appliquée sur le droit de succession. Son montant varie en fonction de la situation de l’héritier et de son lien avec le défunt. À titre d’exemple, pour l’enfant du défunt, l’abattement est de 100 000 €. Vous avez d’autres questions sur vos droits et vos obligations en tant qu’héritier ? Nos avocats spécialisés en droit des successions se feront le plaisir de vous répondre !

À RETENIR : Comment fonctionne l’abattement sur les droits de succession ?
L’abattement sur les droits de succession permet de réduire le montant de l’héritage soumis à l’impôt. Son fonctionnement repose sur le lien de parenté entre le défunt et l’héritier : plus le lien est proche, plus l’abattement est élevé. En 2025, il reste fixé à 100 000 € pour chaque enfant ou parent, à 15 932 € pour un frère ou une sœur, et à 7 967 € pour un neveu ou une nièce. L’époux ou le partenaire de PACS est totalement exonéré. Par ailleurs, la loi de finances 2025 introduit un abattement temporaire de 100 000 € pour les dons familiaux destinés à l’achat ou à la rénovation énergétique d’un logement, sous conditions strictes d’utilisation et de conservation du bien.
Vous souhaitez en avoir davantage sur le droit de succession et l’abattement ? Lisez ce qui suit !
Qu’est-ce qu’un abattement sur le droit de succession ?
Par définition, l’abattement sur le droit de succession est une déduction sur la part imposable accordée aux héritiers. Le droit de succession et l’abattement s’appliquent sur la totalité du bien reçu, c’est-à-dire la combinaison des biens immobiliers et mobiliers.
Des règles fiscales bien définies régissent son application. Le montant de l’abattement varie en fonction des critères de la liste suivante :
- Le lien de parenté existant entre le défunt et l’héritier (parent, enfant, frère, sœur, neveu) ;
- La situation de l’héritier (sans emploi, handicapé…).
Quel est le montant de l’abattement succession en 2025 pour les enfants ?
Le montant de l’abattement sur le droit de succession d’un enfant du défunt est de 100 000 €. Il est applicable à la part d’héritage de chaque enfant, et non sur l’ensemble de l’héritage. Il s’applique également lors du décès de chacun des 2 parents.
Lorsque l’abattement est déduit, un pourcentage est appliqué au montant restant selon un barème progressif. Voici la liste de quelques exemples :
| Montant taxable après abattement | Taux d’imposition |
|---|---|
| Jusqu’à 8 072 € | 5 % |
| De 8 072 € à 12 109 € | 10 % |
| De 12 110 € à 15 932 € | 15 % |
| De 15 933 € à 552 324 € | 20 % |
| De 552 325 € à 902 838 € | 30 % |
| De 902 839 € à 1 805 677 € | 40 % |
| Au-delà de 1 805 677 € | 45 % |
Un enfant adopté dans le cadre d’une adoption plénière bénéficie des mêmes droits qu’un enfant biologique. Pour le cas d’une adoption simple, il peut jouir des mêmes droits s’il répond aux conditions de la liste suivante :
- Il est mineur ;
- Il est l’enfant issu du premier mariage du défunt ;
- S’il est majeur et qu’il a été adopté avant ses 18 ans, il doit avoir été à la charge du défunt adoptant pendant au moins 5 ans sans interruption ;
- S’il a été adopté majeur, il doit avoir été à la charge du défunt pendant au moins 10 ans sans interruption.
Quel est le montant d’un abattement succession parent ?
Pour le cas d’un ascendant, notamment un père, une mère ou des grands-parents, le montant de l’abattement est de 100 000 €.
Le barème du taux d’imposition est similaire à celui de l’enfant.
Quel est le montant d’un abattement succession frère et sœur ?
Si la succession se déroule entre frères et sœurs, le montant de l’abattement est de 15 932 €.
Le frère ou la sœur du défunt peut être totalement exonéré du droit de succession s’il ou elle répond aux 3 conditions de la liste suivante :
- S’il ou elle est célibataire, divorcé(e), séparé(e) de corps ou veuf (ve) ;
- S’il ou elle est âgé(e) de 50 ans et plus ou est infirme et n’est pas dans la capacité de travailler lors du décès ;
- S’il ou elle a vécu pendant une période d’au moins cinq ans consécutifs avec le défunt avant le moment de son décès.
Si vous répondez à ces critères, vous devez en apporter les preuves.
Quel est le montant de l’abattement succession neveu et nièce ?
Si le neveu ou la nièce du défunt est désigné comme héritier, il ou elle bénéficie d’un abattement de 7 967 €. Lorsqu’il est déduit de cette somme, la valeur de l’héritage est calculée à un taux de 55 %, et ce, quel que soit le montant.
Toutefois, si le neveu ou la nièce hérite du défunt à la place de son père ou de sa mère décédée, un abattement de 15 932 € lui est accordé. Cette règle s’applique également si un de ses parents a renoncé à la succession. Dans ce cas, le barème d’imposition est également différent. En voici la liste :
- Le taux est de 35 % si la valeur de l’héritage est inférieure à 24 430€ ;
- Il est de 45 % si la valeur est supérieure à 24 430€.
Quels sont les justificatifs pour abattement handicapé succession ?
Les héritiers handicapés ont droit à un abattement supplémentaire de 159 325 €. Ils sont les seuls à bénéficier d’une accumulation de déduction.
À titre d’exemple, s’il est le fils du défunt, il bénéficie des abattements de la liste suivante :
- L’abattement de 100 000€ qu’il obtient en tant que fils du défunt ;
- L’abattement de 159 325€ qui lui est accordé du fait de son handicap.
Ainsi, le montant total de son abattement est de 259 325 €. Par conséquent, son héritage n’est taxable que s’il dépasse cette somme.
Néanmoins, la situation de handicap n’est pas suffisante pour bénéficier de ce droit exceptionnel. Il faut que l’héritier apporte les preuves que sa situation l’empêche d’exercer un métier ou d’étudier normalement. Voici une liste de quelques exemples de pièces pouvant servir de justificative :
- Un certificat médical détaillé ;
- Un certificat venant d’un établissement scolaire spécialisé ;
- Une déclaration de la CDAPH (Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées).
Quel est l’abattement fiscal succession pour une personne sans lien de parenté ?
Il arrive aussi que le défunt ait offert ses biens à une personne avec qui il n’a aucun lien de parenté. Dans ce cas, l’abattement est de 1 594 €. Le reste de la valeur suite à la déduction est imposé au taux de 60 %.
Qu’en est-il de l’abattement sur l’assurance vie succession ?
Si le défunt a souscrit une assurance vie de son vivant, suite à son décès, la rente de l’assurance est octroyée aux bénéficiaires qu’il a désignés.
Selon l’article L132-12 du Code des assurances, cette succession est régie par une règle de fiscalité qui lui est propre. Autrement dit, la rente est exonérée des droits de succession. En revanche, la fiscalité applicable est celle qui est mentionnée dans le contrat d’assurance. L’héritier peut bénéficier des abattements de la liste suivante :
- Il est de 152 500€ pour les versements réalisés avant les 70 ans du défunt ;
- Il est de 30 500€ pour les versements réalisés après ses 70 ans.
Par ailleurs, si le défunt n’a pas de bénéficiaire, le capital est renvoyé à sa succession. L’ensemble sera départagé entre les héritiers en respectant les règles successorales.
Nouvel abattement exceptionnel 2025 : les dons familiaux exonérés
La loi de finances 2025 instaure un abattement temporaire de 100 000 € par donateur, valable jusqu’au 31 décembre 2027. Cette exonération s’applique aux dons familiaux utilisés pour acheter une résidence principale ou réaliser des travaux de rénovation énergétique (isolation, chauffage, etc.).
Pour bénéficier de cette exonération, les fonds doivent être employés dans les six mois suivant la donation et le bien conservé pendant au moins cinq ans.
Le notaire transmet l’acte directement à la DGFiP, tandis qu’en cas de don manuel, le bénéficiaire effectue la déclaration dans son espace particulier sur impots.gouv.fr.
Par ailleurs, la loi relève plusieurs plafonds : frais funéraires à 5 910 €, seuil de récupération de l’ASPA à 107 616,60 € (150 000 € dans les DOM), et abattements successoraux maintenus.
Ces mesures encouragent les transmissions familiales responsables et renforcent la protection des petites successions.
Comment un avocat peut vous aider dans le règlement d’une succession ?
Faire appel à un avocat spécialisé en droit des successions permet d’éviter les erreurs et les litiges souvent liés au calcul ou à l’application des abattements fiscaux. Ce professionnel vous accompagne à chaque étape du règlement de la succession :
- Conseiller : il vous informe sur les abattements applicables selon votre lien de parenté, votre situation personnelle (handicap, conjoint, partenaire de PACS).
- Assister : il vous aide à constituer votre dossier, à calculer les droits de succession en tenant compte des déductions légales (frais funéraires, ASPA, assurance vie) et à contester une évaluation injuste du patrimoine.
- Négocier ou défendre : en cas de conflit entre héritiers, d’indivision ou de désaccord sur la répartition d’un bien, il favorise une solution amiable ou vous représente devant le tribunal judiciaire.
- Sécuriser et prévenir : il veille à la conformité fiscale de vos démarches et peut aussi vous accompagner pour anticiper une succession (donation, testament, planification patrimoniale) afin de protéger vos proches et optimiser la fiscalité.
Pour conclure, les personnes qui héritent des biens de leur proche défunt sont soumises à des droits de succession qui sont calculés par pourcentage. Ceux-ci peuvent être déduits d’un abattement. Le montant de la déduction varie en fonction de la situation de l’héritier et de son lien avec le défunt. Si vous avez besoin d’autres conseils concernant votre héritage ou son mode de partage, contactez nos avocats en droit des successions.
POINTS CLÉS À RETENIR
- L’abattement sur les droits de succession réduit la part de l’héritage soumise à l’impôt en fonction du lien de parenté avec le défunt.
- En 2025, les abattements restent fixés à 100 000 € pour un enfant ou un parent, 15 932 € pour un frère ou une sœur, et 7 967 € pour un neveu ou une nièce.
- Les héritiers en situation de handicap bénéficient d’un abattement supplémentaire de 159 325 € cumulable avec celui de leur lien de parenté.
- L’assurance vie reste exonérée des droits de succession dans la limite de 152 500 € pour les versements effectués avant 70 ans.
- Le plafond des frais funéraires est relevé à 5 910 € et le seuil de récupération de l’ASPA à 107 616,60 €, renforçant la protection des petites successions.







