Richard malka interview

De l’avocat à l’auteur, il n’y a qu’un pas ?

Ce pas, Maître Malka l’a allègrement franchi. Dans son bureau, où règne une légère odeur de tabac, et où s’empilent papiers et dossiers dans un bazar qu’on dirait presque organisé, Richard Malka revient sur ses écrits.

Scénariste de 24 bandes-dessinées, auteur de deux essais et un roman, l’écriture est vitale pour lui.

J’avais besoin de raconter les histoires que j’avais en tête. Que ce soit dans mon métier d’avocat ou d’auteur, je raconte des histoires. Seulement, en tant qu’avocat, je suis tenu par des histoires qui ne sont pas les miennes, ce sont celles de mes clients.

Celui qui se définit comme 2/3 avocat, 1/3 auteur, est tombé dans la marmite de l’écriture au début des années 2000. Depuis, il court les salons comme les tribunaux, alternant entre promotions [de ses livres] et plaidoiries. Gérer tout ça ? Même pas peur. « C’est acrobatique c’est vrai, mais c’est un choix et cela impose un choix dans la manière dont j’exerce » nous explique-t-il tout en faisant tinter sa cuillère dans sa tasse à café.

Comment organiser son travail ?

On n’est jamais mieux servi que par soi-même, c’est donc un adage qu’il pourrait faire sien : il préfère travailler seul, lui qui est « perfectionniste ». Il a trouvé le système de fonctionnement parfait en choisissant de « rester petit », et a ainsi refusé les nombreuses propositions qui lui ont été faites d’intégrer une grosse structure.

Je suis dans un fonctionnement d’avocat très artisanal, j’exerce seule avec une associée qui s’avère être mon ancienne collaboratrice. Je n’accepte que très peu de dossiers. J’ai de la chance car je peux me permettre de les sélectionner et économiquement ça fonctionne parce que certains sont de gros dossiers.

La presse, pour le meilleur et pour le pire ?

Avocat de groupes de presse (comme Charlie Hebdo) et de journalistes, Richard Malka s’est aussi attaqué à certains médias. Cela lui a-t-il fermé des portes lorsqu’il a voulu faire la promotion de ses ouvrages ? Pas vraiment. Ce sont plus « les valeurs et les engagements que je défends (laïcité, liberté sexuelle…) qui font que certains médias ne parleront jamais de moi, mais cela fait partie du jeu. Le jour ou Télérama parle de moi, en bien ou mal, je débouche le champagne !  ».

La presse donc, utile à l’auteur, mais aussi très utile à l’avocat. « Il faut parfois recourir aux médias, mais en fonction des dossiers, on sait à qui on parle ou on ne parle pas, et surtout, comment on en parle  ». C’est au fur et à mesure des interactions avec la presse que se forge l’expérience, « on apprend sur le tas, il n’y a pas de secret ».

Que pensez-vous du classement des avocats les plus puissants ?

Arrive la question fatidique. Que penser du classement du magazine GQ qui place Richard Malka parmi les avocats les plus puissants de France ? Sourire un peu gêné de l’intéressé :

C’est sympa, on est content cinq minutes. C’est vrai cela flatte l’ego, grande tare souvent reprochée aux avocats. Mais cela ne fait pas un homme. Il y a d’excellents avocats qui n’y sont pas, et d’autres qui ne mériteraient pas d’y être. Mais honnêtement, je m’en fiche un peu.

Nous lui demandons quel conseil il donnerait aux nouveaux avocats. « Amusez vous. Il faut travailler, souffrir, mais surtout s’amuser. Cela doit rester une passion, et vous n’en plaiderez que mieux ».

Quel mot de fin ?

Richard Malka, avocat, auteur, mène donc une vie à cent à l’heure. Laissons lui le mot de la fin :

Ce ne sont pas les gens les plus talentueux qui écrivent, c’est ceux pour qui c’est indispensable.

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