Quelles sont les conditions pour hériter ?

Chaque année, des centaines de milliers de familles doivent gérer une succession. Entre démarches fiscales et partage du patrimoine, beaucoup d’héritiers se sentent perdus face à la complexité des règles successorales. Vous venez de perdre un proche et vous vous interrogez sur vos droits de succession ? Pas de panique ! Nos avocats spécialisés en droit des successions vous expliquent comment gérer une succession et faire respecter vos droits.

Quelles sont les conditions pour hériter ?

À RETENIR : Quelles sont les modalités qui s’appliquent aux droits de succession ?

Lorsque survient le décès d’un proche, et en l’absence de testament, ce sont les règles de succession déterminées dans le Code civil qui réglementent la part qui revient à chaque héritier. En règle générale, les bénéficiaires d’un héritage sont des personnes proches du défunt. Il peut s’agir de son conjoint, de ses enfants ou encore de ses frères et sœurs. Selon la volonté de la personne léguant le patrimoine, les bénéficiaires d’un héritage peuvent être aussi des personnes morales.

Besoin de connaître les différentes conditions pour hériter ? Lisez la suite !

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Quel est le classement des héritiers ?

Afin de mieux comprendre l’héritage, l’ordre des héritiers ainsi que les droits y afférents, en voici la définition générale :

L’héritage est le patrimoine laissé par un ou une proche après son décès. Il peut s’agir d’un héritage culturel ou d’un héritage de biens comme une maison ou de l’argent.

Voici la liste des héritiers qui peuvent prétendre à la succession, dans l’ordre de priorité :

  • L’époux survivant.
  • Les enfants et leurs descendants.
  • Les parents, les frères, les sœurs et leurs descendants.
  • Les autres ascendants (grands-parents).
  • Les autres collatéraux et leurs descendants (cousins, tantes, oncles…).

L’époux survivant hérite obligatoirement des biens de son conjoint. Cependant, sa part est déterminée par le régime qui liait le couple. Ainsi, en fonction de leur régime matrimonial ou de l’existence d’une donation entre époux, le conjoint survivant perçoit une part plus ou moins importante de l’héritage.
Les enfants sont également prioritaires, même si le défunt était marié. Dans ce cas, l’héritage est partagé et le conjoint survivant peut demander à conserver l’usufruit sur le patrimoine perçu. La nu-propriété, quant à elle, sera partagé entre les enfants du défunt.

Attention !
Les héritiers les plus proches du défunt sont exclus des catégories suivantes de la succession (si le défunt avait des enfants, alors ses parents, frères et sœurs n’hériteront pas).

Règle de présentation : de quoi s’agit-il ?

Les articles 751 et 755 du Code civil traitent les règles relatives à la présentation en matière d’héritage. Cette règle permet à tous les descendants d’une personne décédée d’hériter à sa place. Les catégories de personnes énumérées dans la liste ci-dessous sont concernées par la règle de présentation :

  • Les enfants du défunt ainsi que leurs descendants ;
  • Les sœurs et frères du défunt et leurs descendants.

À titre d’exemple : Patrice a 2 enfants qui s’appellent Martine et Paul. Ce dernier a lui aussi 2 enfants prénommés Francis et Isabelle. Paul décède avant son père Patrice. Pour la succession de Patrice, Isabelle et Francis représenteront leur père Paul. Par conséquent, ils percevront la moitié de la succession. Évidemment, l’autre moitié de la succession revient de droit à leur tante Martine.

Quelles sont les différentes conditions pour hériter ?

Pour pouvoir hériter, vous devez remplir les conditions figurant dans la liste suivante :

  • Être vivant à la date du décès de la personne qui lègue l’héritage ;
  • Être né viable ;
  • Ne pas avoir été exclu de la succession pour indignité.

Par ailleurs, vous devez accepter la succession afin que celle-ci soit effective.

À noter :
Dans le cas où vous acceptez la succession, vous percevrez votre héritage. Vous serez également dans l’obligation de payer les dettes du défunt.

Vous voulez opter pour une acceptation à concurrence de l’actif net ? Cela suppose que les dettes à payer ne pourront pas dépasser le montant des biens du défunt. Enfin, vous pouvez choisir de renoncer à cet héritage et il sera considéré que vous n’avez jamais hérité. En l’absence d’autres héritiers, vous aurez jusqu’à 10 ans pour revenir sur votre décision.

Que dit la loi concernant les frais de succession ?

Les frais de succession désignent la taxe prélevée lors de la transmission d’un patrimoine. Chaque héritier est redevable de cette taxe selon la part d’héritage qu’il perçoit. Le tarif de la taxe dépend du degré de parenté existant entre le défunt et l’héritier. Certains bénéficiaires de l’héritage peuvent profiter d’un abattement de la part de l’administration fiscale selon l’ordre successoral établi. Ainsi, quand le défunt avait comme domicile fiscal dans l’Hexagone, les frais de succession portent automatiquement sur l’intégralité de ses biens reçus.

Depuis la loi de finances 2025, le plafond de déduction des frais funéraires a été relevé à 5 910 € (contre 5 000 € auparavant).
Cette même loi introduit une exonération temporaire de dons familiaux jusqu’à 100 000 €, lorsque la somme est utilisée pour acheter ou rénover une résidence principale (article 790 A bis du Code général des impôts).
Ces mesures ne modifient pas la procédure successorale, mais elles peuvent alléger la fiscalité liée à la transmission du patrimoine.

Important :

Lorsqu’il est question de succession, le montant de l’abattement fiscal est fonction du lien de parenté avec le défunt. Les abattements applicables pour une transmission de patrimoine sont inventoriés dans la liste ci-après :

  • En ligne directe, le montant de l’abattement est de 100 000 € ;
  • Entre sœurs et frères, l’abattement est fixé à 15 392 € ;
  • Pour les petits-enfants, l’abattement est de 31 865 € par grand-parent ;
  • En cas d’abattement par défaut, le prix est fixé à 1 594 € pour une succession ;
  • Pour les arrière-petits-enfants, l’abattement reste de 1 594 €.

Frais de succession : quelles sont les exonérations fiscales ?

Il existe actuellement 3 types d’exonérations fiscales en matière de succession. La liste ci-dessous énumère ces 3 catégories d’exonération fiscale applicables aux frais de succession :

  • Les exonérations fiscales se rapportant à l’héritier ;
  • Les exonérations fiscales liées au défunt ;
  • Les exonérations fiscales liées aux biens transmis aux héritiers.

Une exonération partielle et totale est prévue concernant les biens transmis aux héritiers.

Une exonération totale est prévue pour les biens cités dans la liste qui suit :

  • Les monuments historiques accessibles au public ;
  • La réversion d’une rente viagère ;
  • Les documents de valeurs artistiques et historiques, les objets de collection, les livres ainsi que les œuvres d’art.

Les biens figurant dans la liste suivante peuvent faire l’objet d’une exonération fiscale partielle dans le cadre d’une succession :

  • Les biens immobiliers sous certaines conditions ;
  • Les forêts ;
  • Les bois ;
  • Une entreprise individuelle ou une société.
À noter :

Pour obtenir une estimation indicative concernant les frais de succession, à la suite du décès d’un proche, prenez en compte les 3 points figurant dans la liste suivante :

  • Le montant des dettes éventuelles qui sont laissées par le défunt ;
  • La valeur totale des biens composant la succession ;
  • Le montant de la part d’héritage qui vous revient.

Pour vous faciliter la tâche, servez-vous du simulateur de calcul de droit de succession.

Quelles modalités s’appliquent au calcul des droits de succession ?

Le calcul des droits de succession est indispensable. Les bénéficiaires d’une succession doivent remplir une déclaration de succession. Cette dernière doit être associée au règlement des droits au moment de son dépôt. Ce dernier s’effectue auprès du service de l’administration fiscale chargé de l’enregistrement. La valeur des biens qui composent la succession doit être prise en considération lors de la détermination des droits de succession. Les deux éléments figurant dans la liste interviennent également lors du calcul des droits de succession :

  • Inventaire des dettes du défunt

Les dettes du défunt doivent faire l’objet d’un inventaire. Ce dernier doit être joint à la déclaration de succession.

  • Inventaire de tous les biens de succession

Afin de déterminer l’actif net taxable, les biens de succion doivent être inventoriés. Ici, l’inventaire représente l’actif. Soustraites de l’actif, les dettes, quant à elles, représentent le passif. S’il y a démembrement de propriété, l’estimation des biens de succession est réalisée suivant un barème spécifique.

Comment un avocat peut-il vous aider en matière de succession ?

Faire appel à un avocat spécialisé en droit des successions permet d’éviter les erreurs et les litiges souvent liés au partage d’un héritage. Ce professionnel vous accompagne à chaque étape :

  • Conseiller : il vous informe sur vos droits, les démarches à suivre et les options les plus avantageuses pour accepter, refuser ou optimiser la succession.
  • Assister : il vous aide à constituer le dossier de succession, à calculer les droits fiscaux dus et à contester une évaluation injuste du patrimoine.
  • Négocier ou défendre : en cas de conflit entre héritiers, il tente une résolution amiable ou vous représente devant le tribunal judiciaire.
  • Prévenir les litiges futurs : il peut vous aider à anticiper une succession (testament, donation, planification patrimoniale) pour protéger vos proches.

FAQ

Qui hérite en premier en cas de décès ?

En l’absence de testament, le conjoint survivant et les enfants sont prioritaires. Si le défunt n’avait pas d’enfants, la succession revient aux parents, frères et sœurs, puis aux ascendants et collatéraux.

Quelle part revient au conjoint survivant ?

La part du conjoint survivant dépend de la situation familiale :

  • avec enfants : 1/4 en pleine propriété ou la totalité en usufruit ;
  • sans enfants, mais avec parents : 1/2 ou 3/4 en pleine propriété ;
  • sans enfants ni parents : toute la succession.

Quels sont les abattements fiscaux en 2025 ?

Les abattements sur les droits de succession sont :

  • 100 000 € entre parents et enfants,
  • 15 392 € entre frères et sœurs,
  • 31 865 € pour les petits-enfants,
  • 1 594 € pour les autres héritiers.

Depuis la loi de finances 2025, le plafond de déduction des frais funéraires est relevé à 5 910 €.

Comment calculer les droits de succession ?

Les droits se calculent sur la valeur nette du patrimoine transmis (actif – dettes), après déduction des abattements. Le barème progressif varie selon le lien de parenté, de 5 % à 45 %. Un simulateur officiel est disponible sur service-public.fr.

Quels biens sont exonérés de droits de succession ?

Sont exonérés totalement ou partiellement :

  • les monuments historiques, œuvres d’art et rentes viagères ;
  • les entreprises familiales, forêts et biens agricoles ;
  • les dons familiaux jusqu’à 100 000 € (nouvelle mesure 2025, article 790 A bis du CGI).

Peut-on refuser une succession ?

Oui. L’héritier peut :

  • accepter purement et simplement,
  • accepter à concurrence de l’actif net (limite des dettes au montant de l’héritage),
  • ou renoncer à la succession.

La renonciation est réversible dans un délai de 10 ans si aucun autre héritier n’a accepté entre-temps.

Pour conclure, lorsque survient le décès d’un proche, pour avoir droit à la succession, l’héritier doit être vivant à la date du décès. Il doit également être né viable et ne pas être exclu de la succession pour indignité. Pour chaque succession, l’État prélève une part de la valeur de l’actif net de l’héritage qui correspond au droit de succession. Les frais de succession sont déterminés en fonction de la part et du lien de chaque héritier avec le défunt.

POINTS CLÉS À RETENIR :

  • L’héritage est le patrimoine laissé par une personne après sa mort.
  • Les héritiers sont classés par ordre de priorité : époux survivant, enfants et petits-enfants, parents, sœurs et frères.
  • La règle de la représentation permet aux descendants d’une personne décédée d’hériter à sa place.
  • Les frais de succession sont une taxe prélevée lors de la transmission d’un patrimoine et peuvent bénéficier d’abattements en fonction du statut de l’héritier.

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