Autant décriés qu’utiles, les assistants vocaux s’imposent à nous jusque sur nos smartphones et pourtant nous réalisons trop peu les risques d’espionnage et de piratages liés à leur utilisation.
Les assistants vocaux sont des objets connectés pensés pour répondre aux envies de leurs utilisateurs. Leurs fabricants se targuent même de chercher à devancer nos envies.
Aujourd’hui adoptés par un peu plus de 3 millions de Français, il s’agit ici de déterminer c’est que sont ces “boîtes noires”, d’analyser ensemble les enjeux critiques liés et enfin les précautions à prendre.
Qu’est-ce qu’un assistant vocal ?
Aussi appelés « assistant personnel intelligent », ce sont des programmes informatiques basés sur la reconnaissance/commande vocale du langage naturel et la restitution d’informations par synthèse vocale. Ils sont développés principalement par les géants du net tels que Google (Google Home, Google Assistant), Windows (Cortana), Amazon (Echo) ou Apple (Siri).
Ils s’enclenchent selon un mot d’ordre qui démarre bien souvent par leur nom mais de récents scandales d’enregistrement à l’insu des utilisateurs nous amènent à penser qu’ils collectent plus de données qu’on ne voudrait le penser.
Quels sont les risques pour ma vie privée ?
Derrière une facilité d’usage apparente, les assistants vocaux conservent des valeurs encodées dans leurs programmes et c’est bien là le danger. Heureusement, l’essentiel des usages en France reste lié aux assistants vocaux des smartphones.
Ainsi, les objets à commande vocale hors enceinte connectée (télévision, électroménager…) représenteraient donc entre 3 et 4 millions d’utilisateurs. De leur côté, les enceintes connectées (600.000 vendues en 2018) ne sont utilisées à l’heure actuelle que par un million d’utilisateurs.
Quelles sont les données que les assistants vocaux collectent ?
Normalement, l’assistant Google ne s’active que lorsque l’utilisateur l’interpelle via un mot-clé. Les fabricants doivent – pour des raisons “pratiques” de fonctionnement de leur assistant – garder des informations telle l’adresse d’un utilisateur suite à une réservation de VTC ou une commande une pizza.
D’après le géant du e-commerce, cela permet à Alexa de mieux fonctionner et de réagir plus rapidement à certaines requêtes mais on redoute des détournements publicitaires liés.
Comment sont utilisées ces données ?
Google a récemment reconnu que ses employés avaient accès aux enregistrements de son assistant numérique. Cette écoute servirait à la technique du machine learning, destinée à améliorer la compréhension des différentes langues et des différents accents. Cela n’est pas sans s’opposer au droit à la vie privée.
Pour nous rassurer, la firme avance que ses employés n’ont accès qu’à 0,2 % des enregistrements et que ces derniers ne seraient pas associés aux comptes des utilisateurs et des chiffrements rendent l’accès aux données impossible.
Quelles sont les techniques pour me protéger ?
En d’autres termes, est-il possible de supprimer la mémoire de mon assistant vocal ?
Prenons ainsi le cas de l’interface visuelle d’Alexa. Rappelons d’abord de manière très pratique qu’Alexa – qui permet à l’enceinte Echo de fonctionner – est un service dématérialisé. A cet effet, l’assistant vocal ne peut répondre à une question qu’à la suite d’un enregistrement de la demande, envoyé aux serveurs d’Amazon pour revenir sous la forme d’une réponse. Les utilisateurs d’Alexa peuvent supprimer ces enregistrements via leur compte. Dans le cas contraire, ces derniers sont conservés.
Alors que nous nageons dans l’hyper connectivité, le marché des assistants vocaux n’a pas encore atteint sa pleine maturité et nous devons en être conscients. Google reconnaît ainsi avoir écouté à leur insu plus d’un millier d’enregistrements involontaires issus d’appareils situés en Belgique ou aux Pays-Bas, dont un dixième aurait capté accidentellement des sujets traitants de vie privée de ses utilisateurs.
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