Journée de solidarité 2025 : droits et obligations
La journée de solidarité, ça vous dit quelque chose ? Que vous soyez salarié ou employeur, vous y serez sans doute confronté à un moment ou un autre. Créée pour financer les actions en faveur de l’autonomie des personnes âgées ou handicapées, cette journée de travail non rémunérée continue de susciter des incompréhensions. Est-elle obligatoire ? Qui est concerné ? Comment se déroule-t-elle concrètement ? Dans tous les cas, un avocat en droit du travail peut vous éclairer sur vos droits. En attendant, voici l’essentiel à savoir sur la journée de solidarité.
À RETENIR : Que faut-il savoir sur la journée de solidarité en 2025 ?
La journée de solidarité est un jour travaillé sans rémunération supplémentaire, dédié au financement de l’autonomie des personnes âgées ou en situation de handicap. Elle concerne la plupart des salariés, à l’exception des indépendants, et se déroule à une date choisie par l’employeur. En 2025, cette journée prend tout son sens : elle incarne un effort collectif en faveur d’une société plus inclusive, où chacun contribue, par son travail, à renforcer l’accompagnement et la dignité des plus fragiles. C’est un engagement concret pour plus de solidarité au cœur du monde professionnel.
Maintenant que vous avez l’essentiel en tête, voyons plus en détail ce que cette journée implique concrètement pour les salariés et les employeurs.
En quoi consiste la journée de la solidarité ?
Chaque année, les entreprises doivent organiser une journée de solidarité. Elle concerne à la fois les employeurs et les salariés, et poursuit un objectif clair : favoriser l’autonomie des personnes âgées et handicapées.
Mais que recouvre-t-elle concrètement ?
La journée de solidarité est un jour travaillé sans rémunération supplémentaire. Les sommes ainsi “économisées” par l’absence de rémunération, ajoutées à la contribution patronale spécifique (la CSA, ou Contribution Solidarité Autonomie), alimentent un fonds dédié à la perte d’autonomie.
L’article L3133-7 du Code du travail en donne la définition juridique :
Une journée de travail supplémentaire non rémunérée est effectuée chaque année […] pour financer des actions en faveur de l’autonomie des personnes âgées ou handicapées.
Ainsi, pour les salariés concernés, il s’agit d’une journée de travail “normale”, sans majoration de salaire. En d’autres termes, ils travaillent durant sept heures, mais sans rémunération. Le plus souvent, elle prend place lors d’un jour férié habituellement chômé, comme le lundi de Pâques ou le 1er mai ou encore le lundi de Pentecôte. Toutefois, elle peut aussi être fixée sur un jour de RTT, un jour de repos ou être fractionnée. L’employeur peut également décider d’une autre date, à condition de respecter certaines règles.
La journée de solidarité 2025 aura lieu, pour beaucoup d’entreprises, le lundi de Pentecôte, c’est-à-dire le 9 juin.
Journée de la solidarité : qu’en est-il du paiement ?
Même si l’entreprise choisit un jour férié, les salariés doivent travailler. En principe, aucune rémunération supplémentaire n’est versée.
Cela dit, plusieurs cas de figure existent :
- Pour les salariés mensualisés à temps plein, si les 7 heures n’excèdent pas le temps légal de travail, elles ne sont pas rémunérées en plus.
- En revanche, les salariés à temps partiel effectuent cette journée au prorata de leur temps de travail (ex : 3h30 pour un mi-temps).
- Quant aux intérimaires ou non-mensualisés, ils sont rémunérés pour cette journée, car la loi ne permet pas qu’ils travaillent gratuitement dans ce cadre.
Un point essentiel : les heures réalisées dans le cadre de cette journée ne doivent pas être comptabilisées dans le contingent annuel d’heures supplémentaires ou complémentaires.
Journée de la solidarité : refus de participation
Dans la majorité des cas, non. Pour les salariés du secteur privé, la journée de solidarité est assimilée à un jour de travail ordinaire.
En cas de refus injustifié :
- Une retenue sur salaire peut être appliquée ;
- Des sanctions disciplinaires sont possibles, voire un licenciement si le refus est répété ou non motivé.
Mais il existe des exceptions :
- Le salarié peut refuser s’il est à temps partiel et que la journée ne correspond pas à ses horaires habituels.
- Il peut également faire valoir des obligations familiales ou universitaires. Dans ce cas, l’absence ne peut pas être sanctionnée.
Si le salarié ne souhaite pas participer à cette journée, il existe tout de même une échappatoire. Il peut poser une demande de congé payé ou de jour RTT. La suite dépend totalement de l’employeur puisqu’il est libre de la refuser ou de l’accepter. Il est également possible de fractionner en heures la journée de solidarité. Un salarié à temps complet doit juste remplir les sept heures supplémentaires prévues.
Journée de la solidarité : le cas d’un salarié qui change d’employeur
Au cours d’une année, il arrive fréquemment qu’un salarié change d’emploi. Ce changement de situation implique un nouvel employeur, de nouvelles conditions de travail et cotisations. Souvent, l’employé concerné se demande s’il doit effectuer deux journées de solidarité.
La réponse est non. La loi prévoit qu’une journée suffit, même si le salarié change d’entreprise.
Mais attention :
- Le nouvel employeur peut proposer une journée de solidarité, mais sans l’imposer.
- Si le salarié accepte, les heures effectuées doivent être payées et compenser par un repos équivalent.
- S’il refuse, il ne peut être sanctionné. Ce n’est pas un acte d’insubordination.
Comment un avocat peut-il vous aider pour la journée de solidarité ?
Difficile parfois de s’y retrouver entre obligations légales, exceptions et risques de sanctions. C’est justement là qu’un avocat peut faire toute la différence. Son rôle ? Vous aider à y voir clair et faire respecter vos droits. Voici ce qu’il peut concrètement faire pour vous :
- Vérification de vos obligations légales : L’avocat analyse si la journée de solidarité imposée respecte les règles en vigueur (date, modalités, temps de travail, statut du salarié).
- Appui en cas de désaccord ou de refus : Il défend vos droits si vous êtes sanctionné à tort pour avoir refusé la journée (temps partiel hors horaires, obligations personnelles, etc.).
- Assistance lors d’un changement d’employeur : L’avocat vous conseille si l’on vous demande une deuxième journée de solidarité, alors que vous l’avez déjà effectuée ailleurs dans l’année.
- Sécurisation des pratiques de l’employeur : Pour les employeurs, il s’assure que l’organisation de la journée respecte le droit du travail, évite les litiges et protège l’entreprise en cas de contestation.
Pour résumer, la journée de solidarité destinée à aider les personnes âgées et handicapées concerne les employeurs et les salariés. En cas de refus par un employé ou d’abus de la part d’un employeur, vous pouvez contacter un avocat du droit du travail pour découvrir vos droits.
POINTS CLÉS À RETENIR
- La journée de solidarité finance l’autonomie des personnes âgées et handicapées via une journée de travail non rémunérée.
- Elle concerne tous les salariés, sauf les indépendants et certains mineurs en jour férié.
- L’employeur choisit librement la date, souvent un jour férié, un RTT ou un jour de repos.
- En principe, les 7 heures ne sont pas payées en plus, sauf pour les intérimaires et non-mensualisés.
- Les salariés à temps partiel effectuent la journée au prorata de leur contrat.
- Un refus injustifié peut entraîner sanction, mais des motifs personnels ou d’horaires peuvent justifier une absence.
- Un salarié n’est tenu d’effectuer qu’une seule journée de solidarité par an.
- Un avocat peut vous aider à faire respecter vos droits ou sécuriser les obligations de votre entreprise.
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