Mise à pied conservatoire et arrêt maladie : guide pratique
Face à une mise à pied conservatoire suivie d’un arrêt maladie, vous vous sentez perdu et anxieux ? Rassurez-vous, vous êtes au bon endroit pour démêler cette situation complexe. Dans cet article, nous abordons les nuances juridiques entre la mise à pied conservatoire et l’impact d’un arrêt maladie sur cette procédure. Si cette situation vous concerne, la consultation d’un avocat spécialisé en droit du travail pourrait s’avérer cruciale. Les détails sur la mise à pied conservatoire et l’arrêt maladie.

À RETENIR : Un employé peut-il être en arrêt maladie durant une période de mise à pied conservatoire ?
Oui, un employé peut être déclarer en arrêt maladie pendant une mise à pied conservatoire et doit informer son employeur via un certificat médical. Un arrêt maladie n’affecte pas la procédure disciplinaire en cours, qui peut continuer indépendamment de l’état de santé du salarié.
Découvrez vos droits et devoirs en cas de mise à pied conservatoire durant un arrêt maladie dans le monde du travail, à travers cet article
Qu’est-ce que la mise à pied conservatoire ?
Une mise à pied conservatoire est prononcée par un employeur à l’encontre d’un salarié qui a commis une faute particulièrement grave. Elle a pour but d’éloigner ce salarié de l’entreprise dans l’attente de sa future sanction qui sera dans la plupart des cas un licenciement pour faute grave.
Pendant la durée de cette mise à pied conservatoire le contrat de travail du salarié est automatiquement suspendu, ce qui le dispense d’exécuter son travail.
La mise à pied conservatoire ne constitue donc pas une sanction disciplinaire, elle n’est qu’une phase d’attente avant la mise en place effective de la procédure de sanction.
Mise à pied conservatoire et arrêt maladie le même jour
Il est courant qu’un salarié reçoive la notification de sa mise à pied conservatoire le même jour qu’il obtient un arrêt de travail pour maladie.
Dans ce cas, la loi applique le principe de la première cause d’absence :
- Si la mise à pied conservatoire est notifiée avant l’arrêt maladie, c’est elle qui s’applique en priorité.
- Si l’arrêt maladie est prescrit avant la notification, c’est lui qui prime.
Cela signifie que si l’arrêt maladie est postérieur à la mise à pied, le salarié ne percevra pas d’indemnités journalières pendant la durée de la mise à pied.
Cas pratique :
Vous êtes convoqué par votre employeur le 5 juin au matin et informé de votre mise à pied conservatoire. Le même jour, dans l’après-midi, votre médecin vous prescrit un arrêt maladie.
Conséquence : La mise à pied est notifiée avant l’arrêt maladie. Elle reste donc prioritaire, et vous ne percevrez pas d’indemnités journalières pendant cette période.
Quelles démarches si vous êtes en arrêt maladie pendant une mise à pied conservatoire ?
La situation où un salarié est en mise à pied conservatoire et en arrêt maladie en même temps soulève des obligations spécifiques :
Pour l’employeur :
- Vous devez établir l’attestation de salaire et la transmettre à la CPAM.
- Vous êtes tenu de poursuivre la procédure disciplinaire, sauf si elle est suspendue pour un autre motif.
- La mise à pied, si elle est intervenue après l’arrêt maladie, n’interrompt pas le droit aux indemnités journalières durant toute la durée de l’arrêt.
Pour le salarié :
- Vous devez transmettre à votre employeur le certificat médical justificatif dans un délai de 48 heures.
- Sans cette démarche, vous risquez de perdre le bénéfice des indemnités journalières.
Quelles règles prévoit votre convention collective ?
Avant toute démarche, vérifiez si votre convention collective contient des dispositions spécifiques. Elle peut :
- Allonger le délai de transmission du certificat médical.
- Prévoir un maintien partiel de la rémunération malgré la mise à pied conservatoire.
- Définir des procédures disciplinaires adaptées à votre secteur.
Que se passe-t-il si la mise à pied n’est pas suivie d’un licenciement ?
Dans la plupart des cas, une mise à pied conservatoire précède un licenciement pour faute grave ou lourde, ce qui prive le salarié de rémunération pendant cette période.
Cependant, si l’employeur décide finalement de ne pas licencier ou d’appliquer une sanction moins sévère (comme un avertissement, un changement de poste ou une mutation), il est tenu de rétablir la situation du salarié. Cela signifie :
- Verser l’intégralité des salaires non perçus durant la mise à pied conservatoire ;
- Régulariser, si nécessaire, les droits aux indemnités journalières de Sécurité sociale si un arrêt maladie est intervenu pendant cette période, en transmettant les attestations à l’Assurance maladie ;
- Si l’employeur convertit une partie de la mise à pied conservatoire en mise à pied disciplinaire, seule la durée excédant la sanction doit être payée.
En cas de non-paiement, le salarié peut saisir le conseil de prud’hommes pour obtenir le rappel de salaire et, le cas échéant, des dommages et intérêts pour le préjudice subi.
Modèle de lettre de contestation d’une mise à pied conservatoire
Si vous estimez que la mise à pied conservatoire qui vous a été notifiée est injustifiée ou disproportionnée, vous pouvez l’adresser à votre employeur par écrit. Ce modèle de lettre est donné à titre indicatif et peut être adapté à votre situation, que vous soyez ou non en arrêt maladie.
[Adresse complète]
[Téléphone]
[Email]
[Nom de l’employeur ou du service RH]
[Adresse de l’entreprise]
Comment un avocat peut vous aider en cas de mise à pied conservatoire et arrêt maladie ?
Un avocat spécialisé en droit du travail peut apporter une aide précieuse dans le cas d’une mise à pied conservatoire suivie d’un arrêt maladie, de plusieurs manières :
- Analyse juridique : L’avocat peut évaluer la légalité de la mise à pied conservatoire et vérifier si les procédures ont été correctement suivies par l’employeur, en respectant le Code du travail et les conventions collectives applicables.
- Conseils personnalisés : Il peut fournir des conseils sur les droits et obligations du salarié durant la période d’arrêt maladie, notamment en ce qui concerne la notification de l’arrêt à l’employeur et les conditions de perception des indemnités journalières.
- Représentation devant l’employeur : L’avocat peut agir en tant que médiateur ou représentant du salarié dans les discussions ou négociations avec l’employeur, pour s’assurer que les droits du salarié sont respectés pendant la mise à pied et l’arrêt maladie.
- Assistance dans la contestation : Si la mise à pied conservatoire est jugée abusive ou non justifiée, l’avocat peut aider le salarié à contester la décision, que ce soit par le dialogue avec l’employeur ou par des actions en justice.
- Support pour les démarches administratives : Il peut également aider le salarié à naviguer dans les démarches administratives complexes, telles que les demandes d’indemnités auprès de l’assurance maladie ou d’autres organismes.
FAQs
Puis-je être licencié pendant mon arrêt maladie ?
Oui, si la procédure disciplinaire avait été engagée avant l’arrêt maladie et si la sanction est motivée par des faits étrangers à votre état de santé.
La mise à pied conservatoire compte-t-elle dans mon ancienneté ?
Elle suspend le contrat mais ne supprime pas votre ancienneté sauf en cas de licenciement pour faute grave.
Quels délais pour contester la mise à pied ?
Vous avez 12 mois à compter de la notification de la sanction pour saisir le conseil de prud’hommes.
Dois-je transmettre mon arrêt maladie à l’employeur ?
Oui, même si vous êtes déjà en mise à pied. Le certificat médical doit être adressé dans les délais légaux.
En somme, la mise à pied conservatoire peut coïncider avec un arrêt maladie, sans que cela n’interrompe la procédure disciplinaire initiée par l’employeur, conformément au principe de la première cause d’absence. Dans ce cas, le salarié ne bénéficiera pas des indemnités journalières de l’assurance maladie pendant la durée de la mise à pied, si celle-ci a été notifiée avant l’arrêt maladie. Il est donc essentiel pour le salarié de comprendre ses droits et obligations dans une telle situation, et de se tenir informé des implications légales et financières de ces circonstances.
POINTS CLÉS À RETENIR
- La mise à pied conservatoire est une mesure temporaire qui suspend le contrat de travail d’un salarié ayant commis une faute grave, dans l’attente d’une décision disciplinaire.
- Un arrêt maladie peut être prescrit pendant la mise à pied, mais cela n’interrompt pas la procédure disciplinaire engagée par l’employeur.
- Le principe de la première cause d’absence détermine vos droits : si la mise à pied est notifiée avant l’arrêt maladie, elle reste prioritaire et bloque le versement des indemnités journalières.
- Le salarié doit transmettre son arrêt maladie à l’employeur sous 48 heures, même si la mise à pied est en cours, pour préserver ses droits sociaux.
- L’employeur est tenu d’établir l’attestation de salaire pour la CPAM et de régulariser la situation si la mise à pied n’aboutit pas à un licenciement.
- La convention collective peut prévoir des règles plus favorables concernant le maintien de salaire et les délais de notification.
- Si la mise à pied conservatoire n’est pas suivie d’un licenciement, l’employeur doit verser les salaires non perçus et régulariser les indemnités journalières.
- Le salarié peut contester la mise à pied conservatoire par écrit et saisir le conseil de prud’hommes en cas de désaccord.







