Qui paie les frais de notaire lors d’un divorce ?

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Se séparer d’un conjoint est une étape émotionnellement lourde, mais elle s’accompagne aussi de décisions financières et juridiques déterminantes. Parmi elles, les frais de notaire représentent un coût souvent sous-estimé, incluant notamment le droit de partage de 1,1 % et la contribution à la sécurité immobilière de 0,10 %, même pour un patrimoine modeste. Pour gérer ces aspects avec précision et garantir une répartition équitable, il est fortement recommandé de recourir à un avocat spécialisé en divorce. Il vous accompagnera entre autres dans la rédaction de la convention ou de l’état liquidatif.

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À retenir : Lors d’un divorce, qui paie les frais de notaire et comment répartir équitablement le coût du partage des biens ?

Les modalités dépendent du contexte :

  • Lors d’un partage 50/50, chaque conjoint paie sa part de frais de notaire divorce.
  • En cas de rachat de soulte divorce, le conjoint qui rachète assume la majorité des frais, y compris le droit de partage de 1,1 % et la contribution sécurité immobilière de 0,10 %.
  • Pour une vente avant divorce, les frais sont calculés au prorata du produit de la vente.
  • Si les biens restent en indivision, chaque époux paie selon sa quote-part de frais de notaire, définie dans la convention d’indivision.
  • Les prestations compensatoires peuvent aussi engendrer des frais notariés supplémentaires, à prévoir dans l’état liquidatif divorce.

Poursuivez votre lecture pour comprendre en détail les frais applicables et les textes légaux qui les encadrent.

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Quels sont les frais notariés en divorce ?

Lors d’un divorce, les frais de notaire regroupent plusieurs éléments qui influencent directement le coût supporté par chaque conjoint. Les frais se décomposent comme suit :

  • Les émoluments dans une procédure de partage rémunèrent le notaire pour la liquidation et le partage des biens. Ils sont proportionnels à la valeur des biens, selon le barème dégressif fixé par décret.
  • Le droit de partage de 1,1 % est un impôt dû à l’État lors du partage des biens immobiliers ou mobiliers, calculé sur la valeur nette des biens conformément.
  • La contribution sur la sécurité immobilière (CSI) de 0,10 % s’applique à toutes les mutations immobilières et sécurise la publicité foncière.
  • Les débours et frais annexes couvrent les frais administratifs, publications légales, copies et interventions de tiers comme un géomètre ou certificat d’urbanisme.

Qui paie selon les cas ?

La répartition des frais de notaire dans un divorce dépend du type de partage choisi. Chaque scénario entraîne des règles spécifiques qui influencent le budget de chaque conjoint.

Partage 50/50 : chacun paie sa juste part

Le principe est simple : chaque conjoint participe aux frais de notaire dans un divorce à hauteur de sa part dans le patrimoine. Cela signifie que les frais sont généralement partagés équitablement.

Par exemple, pour un patrimoine évalué à 300 000 €, le droit de partage de 1,1 % représente 3 300 €, qui seront répartis entre les époux. Les émoluments du notaire dans la procédure de partage et la contribution sur la sécurité immobilière de 0,10 % suivent la même logique et sont partagés proportionnellement.

Rachat de soulte : qui assume les frais ?

Dans le cadre d’un rachat de soulte dans un divorce, le principe est que le conjoint qui rachète la part de l’autre assume l’intégralité des frais liés au transfert de propriété. Cela inclut le droit de partage 1,1 %, les émoluments du notaire et la contribution sur la sécurité immobilière de 0,10 %.

Vente avant divorce : répartition des frais selon l’accord des époux

Lorsque les biens sont vendus avant le divorce, la règle est que les frais de notaire sont réglés au prorata du produit de la vente, selon l’accord des conjoints.

Par exemple, si un bien vendu génère 150 000 €, les émoluments du notaire dans le partage et la contribution sur la sécurité immobilière de 0,10 % seront calculés sur cette somme et répartis selon l’entente entre époux.

Indivision après divorce : anticiper les frais et sécuriser la répartition

Si les biens restent en indivision après le divorce, le principe est que chaque conjoint paie les frais proportionnellement à sa quote-part. La rédaction d’une convention d’indivision est requise pour sécuriser la répartition et éviter des litiges.

Prestations compensatoires : prévoir et répartir les frais notariés

Une prestation compensatoire est une somme versée par l’un des époux à l’autre pour compenser la différence de niveau de vie créée par le divorce. Elle vise à rétablir un équilibre financier entre les conjoints après la séparation. Les frais liés aux prestations compensatoires peuvent être calculés sur le montant de la prestation.

À noter :
La prise en charge des frais liés aux prestations compensatoires peut être anticipée et précisée dans l’état liquidatif de divorce, ce qui permet de sécuriser la répartition et d’éviter tout litige entre les conjoints.

Peut-on prévoir une autre répartition des frais dans la convention ou dans l’état liquidatif ?

La répartition des frais de notaire dans un divorce n’est pas figée et peut être adaptée selon l’accord passé entre époux. La liberté contractuelle permet de préciser dans la convention d’indivision ou l’état liquidatif de divorce qui prend en charge chaque frais, afin d’éviter les litiges ultérieurs.

Il est conseillé de formuler des clauses précises dans la convention d’indivision ou l’état liquidatif de divorce :

  • « Chaque conjoint paie ses frais propres » permet de clarifier que chacun assume uniquement les frais qui le concernent directement.
  • « Le conjoint acquéreur prend en charge l’ensemble du droit de partage de 1,1 % et contribution sur la sécurité immobilière de 0,10 % » est utile dans le cadre d’un rachat de soulte dans un divorce, pour éviter toute ambiguïté.
  • D’autres clauses peuvent prévoir la répartition des émoluments du notaire dans une procédure de partage ou des frais annexes selon la quote-part de chacun dans le partage des biens immobiliers.

Combien ça coûte concrètement : barèmes d’émoluments et mini-exemples chiffrés ?

Les principaux éléments à prendre en compte sont le droit de partage 1,1 %, les émoluments du notaire dans un processus de partage et la contribution sur la sécurité immobilière de 0,10 %.

Le calcul des émoluments du notaire est proportionnel à la valeur des biens à partager. Les notaires appliquent généralement un barème dégressif selon des tranches patrimoniales. À titre indicatif :

  • Pour les premiers 6 500 € de valeur patrimoniale : 4,837 %
  • De 6 501 € à 17 000 € : 1,995 %
  • De 17 001 € à 60 000 € : 1,330 %
  • Au-delà de 60 000 € : 0,998 %

Ces pourcentages s’appliquent à la valeur des biens. La contribution sur la sécurité immobilière de 0,10 % et le droit de partage de 1,1 % viennent s’ajouter pour obtenir le montant total des frais de notaire dans un divorce.

Pour mieux visualiser le coût des frais de notaire dans un divorce :

  • Pour un patrimoine de 200 000 € : le droit de partage de 1,1 % représente 2 200 €, et la contribution sur la sécurité immobilière de 0,10 % équivaut à 200 €. Les émoluments du notaire se calculent selon le barème officiel. Pour un patrimoine de 200 000 €, les émoluments sont donc environ 1 640 €, à ajouter aux droits et CSI pour obtenir le coût total.
  • Pour un rachat de soulte dans un divorce de 100 000 € : les frais de notaire totaux sont d’environ 820 € pour les émoluments, plus le droit de partage 1,1 % (1 100 €) et la contribution sécurité immobilière 0,10 % (100 €), soit un coût final d’environ 2 020 €.

Quelles stratégies pour réduire la facture sans risque ?

Réduire les frais de notaire est possible en combinant une planification soignée et le choix de la bonne procédure. Cette stratégie facilite le partage des biens, évite les litiges et optimise les coûts.

Privilégier le divorce par consentement mutuel

Opter pour un divorce par consentement mutuel facilite la procédure, car tous les accords sont rédigés par les notaires dans un seul acte. Ce processus réduit le nombre d’actes nécessaires. Le partage des biens est planifié et sécurisé dès la signature, limitant le recours à des validations judiciaires supplémentaires.

Les émoluments notaire, le droit de partage de 1,1 % et la contribution sur la sécurité immobilière de 0,10 % sont calculés sur un acte unique.

Bon à savoir :
Cette procédure est plus rapide qu’un divorce judiciaire, et la centralisation chez le notaire permet de formaliser immédiatement les clauses dans la convention d’indivision ou l’état liquidatif.

Anticiper le rachat de soulte

Le moment choisi pour un rachat de soulte influence directement les frais de notaire. Un rachat avant le divorce permet de calculer et d’inclure le coût des émoluments et de la contribution à la sécurité immobilière de 0,10 % dans le partage global.

Optimiser les transactions et les émoluments

Pour réduire la facture sans risque :

  • Regrouper les transactions pour limiter le nombre d’actes notariés et les émoluments
  • Ajuster le partage des biens immobiliers et le timing des opérations pour minimiser le coût global.
  • Dans certaines limites légales, négocier les émoluments
À noter :
Il est conseillé de mettre tous les accords par écrit. Il est impératif de formaliser toute répartition dans une convention d’indivision ou un état liquidatif de divorce, garantissant ainsi que chaque conjoint sait exactement qui paie les frais du notaire et quels biens sont inclus.

Quand solliciter un avocat et un notaire ?

Le recours à un professionnel sécurise le divorce et le partage des biens, tout en évitant les litiges.

  • Pour un divorce à l’amiable simple, le recours à un avocat et un notaire permet de valider la répartition et de vérifier les frais.
  • Pour un divorce judiciaire ou un patrimoine complexe, l’avocat va rédiger la convention d’indivision et garantir que tous les droits sont respectés.
  • En présence d’enfants ou de prestations compensatoires, l’avocat rédige les clauses juridiques et s’assure de leur clarté.

Il est conseillé de faire appel à un notaire lorsque la procédure de divorce concerne des biens immobiliers en commun. Ce professionnel peut :

  • Déterminer les règles de partage des biens selon régime matrimonial que le couple a choisi lors de leur mariage.
  • Rédiger un projet de liquidation ou de partage des biens.
  • Sécuriser le partage et prévenir d’éventuels litiges en officialisant les accords entre les époux par un état liquidatif.

Les frais de notaire peuvent représenter plusieurs milliers d’euros selon la valeur des biens et le type de partage choisi. Ils incluent les émoluments, le droit de partage et la contribution à la sécurité immobilière influençant la répartition finale entre les conjoints.

POINTS CLÉS À RETENIR :

  • Les frais de notaire comprennent les émoluments, le droit de partage et la contribution à la sécurité immobilière
  • Leur montant dépend du type de partage : partage 50/50, rachat de soulte, vente avant divorce ou convention d’indivision.
  • Le recours à un avocat spécialisé dans le divorce et à un notaire permet de clarifier la répartition et d’éviter les erreurs de calcul.
  • Les frais impactent directement chaque conjoint et doivent être pris en compte dans l’état liquidatif de divorce.

Articles Sources

  1. legifrance.gouv.fr - https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGISCTA000032132058
  2. legifrance.gouv.fr - https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000041470472
  3. notaires.fr - https://www.notaires.fr/fr/profession-notaire/le-tarif-du-notaire-emoluments-et-honoraires
  4. legifrance.gouv.fr - https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000006069577/LEGISCTA000006191743
  5. senat.fr - https://www.senat.fr/questions/base/2022/qSEQ220700356.html
  6. service-public.fr - https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F795