Divorce : que se passe-t-il si mon conjoint ne se présente pas à l’audience ?
Le divorce est souvent une épreuve lourde à vivre émotionnellement. Alors, lorsque l’un des conjoints ne se présente pas à l’audience devant le juge, l’inquiétude grandit sur les éventualités de blocage. Depuis la réforme du 1er janvier 2021, l’ancienne audience de conciliation a été remplacée par l’audience d’orientation et sur mesures provisoires. C’est à ce moment que le juge aux affaires familiales (JAF) fixe les premières décisions concernant le logement, les enfants, la pension ou encore la poursuite de la procédure. Face à l’absence de votre conjoint, chaque décision compte. Être accompagné par un un avocat spécialisé en divorce ou en droit de la famille est alors préconisé.

À RETENIR : Quelles sont les conséquences si mon conjoint est absent lors de l’audience de conciliation ?
- La non-comparution de votre conjoint à l’audience de conciliation ne bloque pas la procédure de divorce, mais elle peut jouer en sa défaveur.
- Le juge aux affaires familiales peut prendre des décisions essentielles pour organiser la vie quotidienne ainsi que protéger les intérêts des enfants et du conjoint concerné. Ces mesures sont immédiatement applicables et demeurent en vigueur jusqu’au prononcé du jugement définitif de divorce.
Lisez la suite pour savoir comment réagir et préserver vos droits.
Que se passe-t-il si mon conjoint ne vient pas à l’audience ?
L’audience d’orientation et sur mesures provisoires (AOMP) est une étape clé du divorce judiciaire. Elle permet au juge aux affaires familiales (JAF) de définir l’organisation de la procédure et de statuer sur les premières mesures provisoires, telles que le logement, la garde des enfants ou la pension alimentaire.
Même si un époux ne se présente pas, l’audience se tiendra normalement. Mais il faut que la convocation soit régulièrement effectuée. Le juge pourra alors statuer en son absence et rendre des décisions valables. L’absence ne bloque pas la procédure : le divorce peut continuer et les décisions sont réputées contradictoires, c’est-à-dire qu’elles produisent les mêmes effets que si le conjoint avait comparu.
Le juge peut interpréter l’absence comme un désintérêt pour la procédure ou une tentative d’obstruction, ce qui peut influencer les décisions relatives aux enfants, au logement ou aux pensions.
Comment vérifier que la convocation et la signification ont été régulières ?
La régularité de la convocation est prise en compte pour que le juge puisse statuer en toute sécurité lors de l’audience d’orientation et sur mesures provisoires. Si la notification n’a pas été correctement effectuée, le juge ne pourra pas prendre de décisions, autrement la procédure pourrait être remise en cause.
Deux méthodes principales permettent de notifier un époux :
- Lettre recommandée avec accusé de réception (LRAR) : utilisée lorsque l’adresse du conjoint est connue. L’accusé de réception sert de preuve légale que l’époux a bien été informé de la date et du lieu de l’audience.
- Signification par huissier (commissaire de justice) : nécessaire lorsque le courrier n’est pas réceptionné ou si l’adresse exacte du conjoint est incertaine. L’huissier remet la convocation en main propre ou à un membre du foyer et établit un procès-verbal de signification, document officiel prouvant que l’époux a été informé.
Le juge renvoie-t-il l’audience ou peut-il fixer des mesures provisoires immédiatement ?
Lorsqu’un conjoint ne se présente pas à l’audience d’orientation et sur mesures provisoires, le juge aux affaires familiales (JAF) doit apprécier la situation au cas par cas.
- Si l’absence est motivée par une raison valable : maladie, déplacement à l’étranger, ou empêchement imprévu, le juge peut décider de renvoyer l’audience. Cela permet au conjoint concerné d’être entendu et d’assurer le respect du principe du contradictoire.
- Si l’absence résulte d’un défaut de convocation ou d’irrégularité dans la notification (courrier non reçu, signification par huissier non effectuée), le juge est tenu de renvoyer l’audience. Cette précaution garantit que le conjoint absent ait effectivement connaissance de l’audience et puisse défendre ses intérêts.
- En revanche, si le juge considère que l’absence est injustifiée ou volontaire, il peut statuer immédiatement. L’objectif est de ne pas retarder inutilement la procédure et de garantir la continuité du divorce. Ces décisions sont exécutoires immédiatement et s’appliquent jusqu’au jugement définitif de divorce, même en l’absence de l’époux concerné.
Quelles décisions peuvent être prises sans l’absent et avec quel effet ?
Lorsqu’un conjoint ne se présente pas à l’audience d’orientation et sur mesures provisoires, le juge aux affaires familiales (JAF) peut malgré tout prendre des décisions importantes pour organiser la vie quotidienne et protéger les intérêts des enfants et du conjoint présent. Ces mesures sont immédiatement exécutoires et restent en vigueur jusqu’au jugement définitif de divorce.
Attribution du logement familial
Le juge peut attribuer le logement familial à l’un des époux afin d’assurer la stabilité du foyer et la sécurité des enfants. Il peut autoriser un époux à résider séparément, permettant ainsi de gérer la séparation de fait avant le jugement définitif.
Détermination de la garde et de la résidence des enfants
Le JAF est libre de fixer la résidence principale des enfants. Il peut organiser les modalités de droit de visite et d’hébergement pour le conjoint absent. L’objectif est de garantir la continuité de la vie familiale et de protéger l’intérêt supérieur des enfants.
Fixation de la pension alimentaire et des contributions financières
Le juge peut déterminer le montant de la pension alimentaire pour les enfants et/ou pour le conjoint bénéficiaire. Il fixe la contribution aux charges du ménage afin d’assurer le financement immédiat des besoins essentiels.
Effets juridiques pour le conjoint absent
Les décisions sont exécutoires dès leur notification, et le conjoint absent doit s’y conformer sous peine de mesures d’exécution forcée. Son absence peut entraîner une perte d’influence sur les décisions familiales et des mesures défavorables.
Quels sont mes recours ou ceux du conjoint absent et dans quels délais ?
Lorsqu’un conjoint conteste les décisions prises en son absence lors de l’audience d’orientation et sur mesures provisoires, plusieurs recours sont possibles. Cependant, ils doivent être exercés rapidement pour être efficaces.
Recours en appel
Si l’un des époux souhaite contester l’ordonnance rendue, il peut faire appel dans un délai de 15 jours à compter de sa notification. Cet appel permet de saisir la Cour d’appel afin de réexaminer les mesures provisoires.
Modification des mesures provisoires
En cas de changement de situation, comme une variation de revenus, un déménagement ou toute autre circonstance importante, le conjoint peut demander une modification des mesures provisoires pour adapter les décisions à la nouvelle réalité.
Recours en cas de défaut de notification ou de force majeure
Si l’absence est due à un problème de notification ou à un cas de force majeure, un recours en rétractation peut être envisagé pour faire annuler ou modifier l’ordonnance. Un recours en rétractation permet de demander au juge d’annuler ou de revenir sur une décision rendue lorsqu’une partie n’a pas pu défendre ses droits.
Ces démarches doivent être effectuées obligatoirement par un avocat devant la Cour d’appel, en vertu de l’article 899 du Code de procédure civile.
Pourquoi mandater un avocat dès maintenant pour éviter les blocages et protéger vos intérêts ?
L’avocat supervise la régularité du processus.
Pour le conjoint présent :
- Vérification de la régularité des convocations : l’avocat s’assure que toutes les notifications sont conformes à la loi, évitant ainsi un renvoi d’audience ou un vice de procédure.
- Préparation de la défense et des mesures provisoires : il prépare les arguments et les demandes adaptées à la situation, garantissant que vos intérêts soient pris en compte.
Pour le conjoint absent :
- Représentation de l’époux absent ou empêché : l’avocat veille à ce que les droits du conjoint absent soient respectés, même en son absence à l’audience.
- Introduction d’un appel ou d’un recours en rétractation : en cas de mesures provisoires injustes ou disproportionnées, l’avocat peut contester les décisions rapidement et efficacement.
- Protection des droits essentiels : il défend les intérêts du conjoint absent (droits parentaux, patrimoniaux et financiers) en évitant que des décisions défavorables ne s’installent durablement.
Chaque étape de la procédure de divorce vise à organiser la vie familiale et à garantir les droits des parties. Même en cas d’absence d’un époux, des solutions existent pour maintenir l’équilibre et assurer le suivi des décisions.
POINTS CLÉS À RETENIR
- L’audience d’orientation et sur mesures provisoires peut se tenir même si un conjoint est absent.
- La régularité de la convocation est essentielle pour la validité des décisions.
- Le juge peut statuer immédiatement ou renvoyer l’audience selon la justification de l’absence.
- Des mesures provisoires peuvent être prises sur le logement, la garde d’enfants et la pension alimentaire.
- Les recours incluent l’appel, la modification des mesures et le recours en rétractation en cas de défaut de notification ou de force majeure.
- La représentation par un avocat est obligatoire et garantit la protection de vos droits.
Articles Sources
- legifrance.gouv.fr - https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000006070716/LEGISCTA000006117256/
- legifrance.gouv.fr - https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGISCTA000006135928
- legifrance.gouv.fr - https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000006070716/LEGISCTA000006117256/2024-04-01
- service-public.fr - https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1384
- service-public.fr - https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F35132
- legifrance.gouv.fr - https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000025820311
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