Faux contrat de travail : les réponses à vos questions

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Une personne sans emploi peut être tentée de présenter un faux contrat de travail à un bailleur pour obtenir un logement. Toutefois, cette pratique, bien que séduisante pour certains, comporte des risques juridiques majeurs. Que vous soyez victime d’une telle fraude ou accusé de l’avoir commise, un avocat spécialisé en droit du travail ou en droit pénal peut vous accompagner efficacement dans vos démarches.

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À RETENIR : Quelles sont les motivations derrière l’utilisation d’un faux contrat de travail ?

Les principales motivations incluent :

  • Obtenir un logement : Présenter un faux contrat pour rassurer un bailleur sur la solvabilité.
  • Accéder à un prêt bancaire : Justifier des revenus pour convaincre une banque d’accorder un crédit.
  • Percevoir des aides sociales ou renouveler un titre de séjour : Fournir une preuve d’emploi stable pour répondre aux critères administratifs.

Un faux contrat de travail peut aider à convaincre un bailleur, mais il s’agit d’une pratique risquée aux conséquences légales sévères, autant pour l’auteur que pour la victime.

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Pourquoi faire un faux contrat de travail ?

Pour louer un logement, il est indispensable de justifier l’origine de vos revenus et de prouver qu’ils atteignent au moins trois fois le montant du loyer. À défaut, vous devez démontrer que vous bénéficiez d’une aide sociale, telle que l’APL, garantissant votre capacité à payer les loyers.

Sans ces garanties minimales, il est très difficile pour un propriétaire d’accepter votre dossier.

Situations fréquentes menant à la fraude : 

En cas de chômage ou de revenus insuffisants, certaines personnes peuvent être tentées de produire un faux contrat de travail. Ce document frauduleux comprend généralement :

  • Vos coordonnées et celles d’un prétendu employeur ;
  • Vos horaires de travail et l’intitulé de votre poste ;
  • Le montant de votre salaire brut annuel ;
  • La précision du type de contrat (CDD ou CDI).

Les propriétaires sont souvent plus enclins à accepter un dossier accompagné d’un CDI, considéré comme un signe de stabilité.

Exemples de faux documents :

  • Contrat de travail falsifié : Imitation d’un CDI avec une entreprise fictive.
  • Falsification d’une fiche de paie : Ajout d’un salaire supérieur à la réalité.
  • Faux avis d’imposition : Modification des déclarations fiscales pour prouver une solvabilité fictive.
À noter :
Certains individus vont plus loin en utilisant les statuts d’une SARL, disponibles au registre du commerce et des sociétés (RCS). La signature du gérant, visible dans ces statuts, peut être copiée pour crédibiliser le faux contrat grâce à une simple photocopieuse.

Au-delà de la location, un faux contrat de travail peut être utilisé pour :

  • Obtenir un prêt bancaire : Les banques exigent souvent des justificatifs de revenus pour accorder des crédits.
  • Renouveler un titre de séjour : Les préfectures demandent des preuves d’emploi stable pour certains types de régularisation.
  • Accéder à des aides sociales : Certaines prestations nécessitent de justifier une activité professionnelle régulière, comme la Complémentaire santé solidaire (CSS) et la prime d’activité versée par la CAF.

Quels sont les sanctions encourues avec un faux contrat de travail ?

Les risques liés à un faux contrat de travail en France sont nombreux et graves. Cette pratique constitue une infraction sanctionnée par le Code pénal, entraînant des conséquences judiciaires, financières et administratives. Voici un aperçu détaillé des sanctions encourues :

Infraction principale Description de l’infraction Sanctions légales prévues Conséquences concrètes
Faux et usage de faux Création ou utilisation d’un faux document dans le but de tromper un tiers (par exemple, un contrat de travail pour louer un logement ou obtenir un prêt bancaire). 3 ans de prison maximum
45 000 € d’amende

Article 441-1 du Code pénal
– Casier judiciaire mentionnant l’infraction.
– Sanctions pénales fermes ou avec sursis.
– Déchéance de droits sociaux.
Escroquerie Obtention frauduleuse d’un avantage matériel (argent, logement, services) en utilisant un faux contrat pour tromper un tiers (ex. : prêt bancaire, location de logement). 5 ans de prison maximum
375 000 € d’amende

Article 313-1 du Code pénal
– Perte de l’avantage obtenu (annulation de prêt, expulsion du logement).
– Dommages-intérêts pour le préjudice causé.
Abus de faiblesse Utilisation du faux contrat pour tromper une personne vulnérable (ex. : bailleur âgé ou malade) et obtenir un avantage indu. 3 ans de prison maximum
375 000 € d’amende

Article 223-15-2 du Code pénal
– Risque accru d’indemnisation en cas de préjudice moral ou financier avéré.
Dol (annulation du contrat) Tromperie intentionnelle ayant poussé le bailleur à signer un contrat de location (ou autre) sur la base de fausses informations, entraînant une nullité contractuelle. Annulation du contrat (ex. : bail locatif).
Expulsion immédiate

Articles 1137 du code civil
et suivants.
– Obligé de quitter le logement.
– Poursuites civiles pour les loyers dus et éventuelles réparations.

 

Comment reconnaître un faux contrat de travail ?

Reconnaître un faux contrat de travail demande vigilance et vérification des détails. Voici des points clés à examiner :

  • Absence de mentions obligatoires : Un contrat de travail doit inclure des informations comme l’identité des parties (employeur et salarié), le poste, le lieu de travail, le salaire, la durée, les horaires, et les congés.
  • Recherche de l’entreprise : Vérifiez l’existence de l’entreprise en consultant des bases publiques comme le registre du commerce (infogreffe.fr en France).
  • Coordonnées douteuses : Une adresse mail générique (Gmail, Yahoo) ou une absence de numéro de téléphone officiel peut être suspecte.
  • Erreurs visibles : Vérifiez les fautes d’orthographe, les formats inhabituels ou les logos mal reproduits.
  • Absence de signature ou de tampon : Un contrat authentique inclut souvent ces éléments.

Les recours en cas de faux contrat de travail

En cas de faux contrat de travail découvert, voici les recours possibles, que vous soyez une victime (par exemple, un bailleur, une banque, ou une administration) ou que vous soyez concerné par un dossier frauduleux :

  • Porter plainte : Rendez-vous auprès de la police ou de la gendarmerie pour signaler l’infraction de faux et usage de faux.
  • Engager une procédure civile : Demandez des dommages-intérêts pour les préjudices subis (financiers, moraux) ou l’annulation des contrats obtenus frauduleusement (bail locatif, prêt bancaire).
  • Signalement à l’administration : Si vous êtes une banque ou une institution, alertez les autorités compétentes pour prévenir d’autres fraudes.
  • Consulter un avocat spécialisé : Ce professionnel peut vous aider à défendre vos droits, à obtenir réparation si vous êtes victime, ou à limiter les sanctions si vous êtes accusé.
À noter :
Les contrats obtenus par fraude (bail, prêt) peuvent être annulés, entraînant l’expulsion ou la perte des avantages obtenus.

Victime ou accusée de faux contrat de travail : comment un avocat peut-il aider ?

Un avocat peut jouer un rôle clé dans le traitement d’une affaire impliquant un faux contrat de travail, que vous soyez victime ou accusé. Voici comment il peut vous aider :

Pour la victime :

  • Analyse et constitution du dossier : L’avocat identifie les infractions (faux, escroquerie, dol) et rassemble les preuves nécessaires pour étayer votre plainte ou demande.
  • Il vous assiste pour déposer plainte, engager une procédure civile (dommages-intérêts, expulsion d’un locataire) ou demander l’annulation d’un contrat obtenu frauduleusement.
  • L’avocat vous représente devant les tribunaux pour réclamer une réparation financière ou protéger vos droits face à l’administration.

Pour l’accusé :

  • L’avocat examine votre situation, identifie les infractions possibles et évalue les conséquences légales pour mieux vous défendre.
  • Il prépare votre défense pour réduire les sanctions, éviter des peines de prison ou négocier un arrangement amiable avec la victime.
  • L’avocat vous aide à régulariser la situation (paiement des dettes) pour limiter les impacts financiers et juridiques.

Un faux contrat de travail peut être utilisé dans des contextes variés, souvent pour répondre à des exigences administratives ou financières auxquelles une personne ne peut pas satisfaire légalement. Cependant, cette pratique est illégale et comporte des risques importants. Pour toute question ou assistance, n’hésitez pas à contacter un avocat spécialisé en droit du travail.

POINTS CLÉS À RETENIR

  • Motivations fréquentes : Obtenir un logement, un prêt bancaire, des aides sociales ou renouveler un titre de séjour sont les principales raisons de l’utilisation d’un faux contrat de travail.
  • Risques et sanctions : Cette pratique expose à des peines sévères, allant jusqu’à 5 ans de prison, 375 000 € d’amende, et des conséquences civiles et pénales durables.
  • Détection : Les faux contrats peuvent être repérés par l’absence de mentions obligatoires, des coordonnées douteuses, des erreurs visibles, ou des informations non vérifiées sur l’entreprise.
  • Recours : Les victimes peuvent porter plainte, engager une procédure civile et annuler les contrats frauduleux, tandis que les accusés doivent consulter un avocat pour préparer leur défense.
  • Rôle de l’avocat : Un avocat peut représenter les victimes pour obtenir réparation ou défendre les accusés pour réduire les sanctions et régulariser leur situation.

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