Comment rédiger une lettre de recours à l’amiable ?

Une décision administrative vient d’être prononcée et vous n’êtes pas d’accord ? Procéder à un recours à l’amiable vous aidera peut-être à convaincre l’autorité concernée de revenir sur sa décision. Pour plus de précisions, contactez un avocat spécialisé en droit administratif.

Comment rédiger une lettre de recours à l'amiable ?

À RETENIR : Comment formuler un recours contre une décision ?

Pour formuler un recours contre une décision, détaillez de manière concise les faits et vos motifs d’opposition, en appuyant vos arguments sur des bases légales ou réglementaires. Terminez par une demande claire de ce que vous espérez obtenir, en joignant toute pièce justificative nécessaire.

La forme habituelle est l’envoi d’une LRAR à l’administration concernée, qui doit répondre sous un certain délai. La procédure judiciaire n’est envisageable que si la contestation est rejetée. Focus sur la rédaction d’une lettre de recours à l’amiable.

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Qu’est-ce qu’un recours à l’amiable ?

Le recours à l’amiable est couramment appelé « recours gracieux » en termes de droit.

Par définition, il s’agit de la première procédure à entamer pour contester une décision administrative (émanant de la mairie, de la préfecture ou d’un département).

D’après ce que déclare le Code des relations entre le public et l’administration, le recours gracieux doit être adressé à l’autorité administrative qui est l’auteur de la décision contestée (article L.410-1). La décision en question peut prendre plusieurs formes (lettre, arrêté, autorisation…) et peut concerner un individu ou une collectivité.

Attention !
La notion de recours gracieux n’est pas à confondre avec celle de recours hiérarchique. Ce dernier sert plutôt à interpeller le supérieur hiérarchique de l’auteur de la décision. Le requérant peut, par exemple, adresser directement le recours au ministre de l’Intérieur, au lieu de passer par le préfet.

Qui peut procéder à un recours à l’amiable ?

Le recours à l’amiable peut être exercé par toute personne concernée par l’application d’une décision administrative donnée. Dans la plupart des cas, il s’agit d’une personne réclamant ses droits sur son allocation de chômage ou encore de quelqu’un qui a failli à l’examen du permis de conduire. Le recours à l’amiable est aussi courant pour contester les décisions en matière de bourse d’études ou de demande de visa (refus de titre de séjour). Dans d’autres cas, le demandeur peut être un tiers souhaitant contester un permis de construire.

Bon à savoir :
Il est toujours préférable de conserver une copie de la demande afin de justifier son dépôt et, par ailleurs, de mieux se préparer au cas où il faudra procéder à une action juridictionnelle.

Comment demander un recours à l’amiable ?

Le recours à l’amiable est à présenter sous forme de lettre recommandée avec accusé de réception. Dans cette lettre sont à spécifier clairement les raisons pour lesquelles le requérant conteste la décision administrative. De son côté, l’autorité concernée dispose de 2 mois pour donner sa réponse. Au final, la décision qu’elle a prise sera changée ou annulée.

Il convient de préciser que l’autorité concernée n’est pas obligée de céder à la demande. En cas de refus, le demandeur a 2 options : soit, interpeller le supérieur hiérarchique de l’auteur de la décision, soit, mener l’affaire en justice.

Comment rédiger une lettre de recours à l’amiable ?

Comme le but est de pousser l’autorité concernée à reconsidérer sa décision, il faut que la lettre soit suffisamment persuasive. Dès lors, il faut expliquer clairement les raisons de la contestation au cœur de la lettre.

Par ailleurs, puisqu’il s’agit d’une lettre formelle, il est important de respecter la structure traditionnelle, voici un modèle de lettre :

——————————————-
[NOM Prénom]
[Adresse]
[Code Postal – Ville]
[Numéro de téléphone]
[Email]

[Lieu, date]

Objet : Recours à l’amiable

Madame, Monsieur,

Suite à votre décision datée du [date de réception de la décision], concernant [préciser le sujet de la décision, par exemple « le refus de ma demande de subvention » ou « la modification de mon allocation »], je me permets de vous adresser ce recours à l’amiable.

Je conteste cette décision pour les motifs suivants : [exposez brièvement mais précisément les raisons de votre désaccord, en mentionnant des éléments factuels ou des dispositions légales ou réglementaires si possible].

Dans l’esprit de résolution amiable, je sollicite la réexamination de ma situation en tenant compte des arguments et des éléments nouveaux que je présente. Je reste à votre disposition pour tout échange ou pour fournir des informations supplémentaires si nécessaire.

Vous trouverez ci-joint la copie de la décision contestée ainsi que [tout autre document justificatif pertinent, par exemple, « les justificatifs de mes dépenses éligibles à la subvention »].

Je vous remercie par avance pour l’attention que vous porterez à ce recours et l’espoir que vous donnerez suite favorablement à ma demande.

Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.

[Signature]
——————————————-

À noter :
Une lettre de recours à l’amiable doit être envoyée dans les 2 mois qui suivent la décision administrative.

Comment un avocat peut-il aider dans la rédaction d’une lettre de recours à l’amiable ?

Un avocat peut être d’une grande aide dans la rédaction d’une lettre de recours à l’amiable pour plusieurs raisons :

  • Expertise juridique : Un avocat possède des connaissances approfondies en droit pour argumenter efficacement votre cas. Il peut identifier les points de loi pertinents et les jurisprudences qui appuient votre situation.
  • Formulation précise : Il sait comment formuler des arguments de manière claire, concise et convaincante, en veillant à ce que votre lettre respecte le ton approprié pour une démarche amiable tout en étant juridiquement solide.
  • Arguments clés : Grâce à son expérience, l’avocat peut aider à distinguer les éléments les plus persuasifs de votre dossier et à les mettre en avant de manière stratégique dans votre recours.
  • Conseil stratégique : L’avocat peut vous conseiller sur la meilleure stratégie à adopter pour votre recours, en évaluant les chances de succès et en vous orientant éventuellement vers d’autres voies de recours si cela semble plus approprié.
  • Prévention des erreurs : Il peut aider à éviter des erreurs qui pourraient affaiblir votre position ou retarder le traitement de votre recours, comme des oublis de pièces justificatives nécessaires ou des formulations ambiguës.
  • Confidentialité et protection des droits : L’avocat veille à ce que votre recours à l’amiable n’affecte pas négativement vos droits, en s’assurant que vous ne divulguez pas d’informations qui pourraient être utilisées contre vous dans d’éventuelles procédures futures.
  • Suivi du dossier : Aide à suivre l’évolution de votre recours et à interagir avec la partie adverse ou l’administration concernée.

Pour résumer, rédiger un recours à l’amiable demande beaucoup de précisions, mais surtout de pertinence dans les motifs à présenter. C’est la raison pour laquelle il est préférable de se faire assister par un avocat en droit administratif. Ce professionnel vous guidera et vous apportera de précieux conseils dans les démarches à suivre.

POINTS CLÉS À RETENIR

  • Le recours gracieux est la première procédure à engager pour demander amiablement à l’administration de revenir sur une décision.
  • Les décisions administratives émises par la mairie, la préfecture ou le département peuvent être contestées par un tiers ou une collectivité.
  • Le recours amiable peut être utilisé par les personnes qui souhaitent formuler une requête (ARE, permis de conduire), ou contester une décision administrative (refus de titre de séjour, permis de construire…).
  • Il est recommandé de conserver une copie de la demande afin de justifier son dépôt.
  • Pour demander un recours amiable, il faut envoyer une LRAR expliquant les motifs de la requête à l’administration concernée.
  • Le délai de réponse est de 2 mois. Au-delà du délai, sans avis favorable de l’autorité concernée, le recours hiérarchique, ou le recours en justice sont envisageables.
  • Pour obtenir gain de cause, la lettre de recours amiable doit être convaincante.
  • S’agissant d’une lettre formelle, il convient d’adopter la structure classique.

Articles Sources

  1. justice.ooreka.fr - https://justice.ooreka.fr/astuce/voir/587191/recours-gracieux
  2. place-handicap.fr - https://place-handicap.fr/Modele-de-lettre-de-recours-gracieux