Pension alimentaire : non respect des dates de paiement
Lorsqu’un parent ne verse pas la pension alimentaire à la date prévue, ce n’est pas un simple retard administratif. Il s’agit d’un manquement à une obligation légale et morale destinée avant tout à garantir les besoins essentiels de l’enfant : logement, alimentation, scolarité, santé. Derrière chaque échéance non honorée se trouvent souvent un foyer déstabilisé et un parent qui doit assumer seul les dépenses quotidiennes. Le versement régulier de la pension n’est donc pas une option, mais un devoir imposé par la loi et le bon sens. En cas de non-respect, un avocat expert en pension alimentaire ou en droit de la famille peut vous assister pour agir rapidement afin de faire valoir vos droits.

À RETENIR : Comment faire respecter le paiement d’une pension alimentaire impayée ou en retard ?
Le non-paiement de la pension alimentaire se traite rapidement en utilisant les recours civils, administratifs ou pénaux disponibles :
- Recouvrement direct : faire appel à un commissaire de justice (anciennement huissier) pour obtenir le paiement forcé de la pension alimentaire.
- Recours civil : saisir le juge aux affaires familiales pour demander l’exécution forcée de la pension alimentaire ou une révision si nécessaire. Ce recours est recommandé après les démarches amiables, telles que la relance écrite du débiteur et la médiation familiale.
- Recours administratif : le parent créancier saisit l’ARIPA (Agence de recouvrement et d’intermédiation des pensions alimentaires), en collaboration avec la CAF ou la MSA. L’ARIPA recouvre les pensions impayées, en procédant d’abord à des démarches amiables puis, si nécessaire, à des mesures de recouvrement forcé (saisie sur salaire, sur comptes, etc.). Pendant cette période, la CAF ou la MSA peut verser l’Allocation de soutien familial (ASF) au parent créancier pour compenser l’impayé. Le Trésor public peut intervenir à la demande de l’ARIPA lorsqu’il est nécessaire de mobiliser des voies de recouvrement spécifiques.
- Recours pénal : en cas de non-paiement volontaire et répété, vous pouvez porter plainte. Le Code pénal prévoit des sanctions pouvant aller jusqu’à l’emprisonnement.
Ce guide détaille les démarches amiables et judiciaires possibles, le rôle des différents acteurs et les recours efficaces pour obtenir rapidement les sommes dues.
Que faire si la pension alimentaire n’est pas versée à la date prévue ?
Le versement de la pension alimentaire doit strictement respecter les dates fixées par le juge aux affaires familiales (JAF) ou par une convention homologuée, conformément à l’article 373-2-2 du Code civil. Même un retard de quelques jours peut justifier une action, surtout si le non-paiement devient récurrent.
Il est important de rappeler que l’obligation de payer la pension alimentaire est indépendante du droit de visite et d’hébergement. Le parent débiteur ne peut pas suspendre le versement pour sanctionner l’autre, comme le confirme la jurisprudence constante.
Le parent créancier peut agir dès le premier impayé pour éviter l’accumulation des dettes. Les démarches possibles incluent :
- Relance écrite auprès du parent débiteur pour signaler le retard et rappeler ses obligations.
- Mise en demeure par courrier recommandé avec accusé de réception si le retard persiste.
- Recourir à un commissaire de justice afin d’engager une procédure de paiement direct, une saisie sur compte bancaire ou une saisie-vente.
- Recouvrement administratif via l’ARIPA (Agence de recouvrement et d’intermédiation des pensions alimentaires), en collaboration avec la CAF ou la MSA. L’ARIPA se charge du recouvrement des pensions impayées et peut verser l’Allocation de soutien familial (ASF) au parent créancier pendant cette période.
- Saisine du juge aux affaires familiales (JAF) pour obtenir le paiement forcé, voire prononcer une astreinte en cas de manquement répété.
- Intervention du Trésor public uniquement si les autres moyens de recouvrement (amiables, ARIPA, judiciaire) n’ont pas abouti.
Quelles démarches amiables avant toute action en justice ?
Avant de saisir la justice, plusieurs moyens amiables aident à résoudre le non-paiement de la pension alimentaire.
Relance écrite du débiteur
La première étape consiste généralement à adresser une relance écrite, par courrier ou par e-mail, rappelant au débiteur ses obligations légales et la date prévue pour le versement. Cette démarche peut encourager le paiement rapide. Elle constitue également une preuve solide si une procédure judiciaire devient nécessaire par la suite.
Médiation familiale
La médiation familiale, encadrée par l’article 373-2-10 du Code civil, fait intervenir un tiers neutre pour aider les parents à résoudre leurs différends concernant la pension alimentaire. Elle vise à rétablir le dialogue, examiner les difficultés financières du débiteur et, si nécessaire, adapter le montant de la pension. Cette démarche permet de trouver un accord amiable et d’éviter un recours immédiat à la justice, tout en protégeant les droits de l’enfant et du parent créancier.
Comment engager un recouvrement forcé ?
Lorsque la pension alimentaire n’est pas versée malgré les démarches amiables, le parent créancier peut engager un recouvrement forcé pour obtenir le paiement des sommes dues. Plusieurs solutions existent, en fonction de la situation et de la gravité du non-paiement.
Saisine du juge aux affaires familiales (JAF)
Avant d’entamer une procédure de recouvrement forcé, le parent créancier peut saisir le juge aux affaires familiales (JAF) pour constater les impayés et demander la revalorisation, la révision ou la fixation d’une nouvelle modalité de paiement.
Cette saisine est particulièrement utile lorsque la pension n’a pas encore été fixée par un titre exécutoire (jugement, convention homologuée ou acte notarié), condition indispensable pour lancer les démarches de recouvrement.
La demande peut être déposée auprès du tribunal judiciaire du domicile du débiteur. Une fois la décision rendue, elle sert de base légale pour faire exécuter le paiement, notamment par huissier ou via les organismes compétents (CAF, ARIPA, Trésor public).
Recouvrement par huissier
La pension alimentaire doit être fixée par un titre exécutoire, tel qu’un jugement, une convention homologuée par le juge ou un acte notarié, conformément à l’article L. 213-1 du Code des procédures civiles d’exécution. Ce titre permet au parent créancier d’engager les procédures de recouvrement, notamment le paiement direct ou la saisie sur les revenus du débiteur en cas de non-paiement, conformément à l’article L 111-1 du Code de procédures civiles d’exécution.
La pension alimentaire bénéficie d’un titre exécutoire, tel qu’un jugement, une convention homologuée ou un acte notarié. Pour recouvrer les sommes impayées, le parent créancier peut mandater un huissier de justice, qui agit en tant qu’officier public chargé de faire exécuter la décision.
L’huissier peut procéder à différentes saisies selon la situation : une saisie sur salaire directement auprès de l’employeur du débiteur (article L. 3252-1 du Code du travail), une saisie sur compte bancaire, ou encore une saisie des biens mobiliers.
Recouvrement administratif via la CAF et l’ARIPA
Si le débiteur ne paie pas depuis au moins un mois, le parent créancier peut solliciter la CAF pour obtenir le versement de l’Allocation de soutien familial (ASF). L’ARIPA intervient pour recouvrer automatiquement les sommes impayées et peut agir pour un arrière de 24 mois, conformément aux articles L. 581-1 et suivants du Code de la sécurité sociale.
Recouvrement via le Trésor public
En dernier recours, lorsque toutes les autres mesures ont échoué, la pension alimentaire peut être recouvrée par les comptables publics du Trésor public, pour le compte du créancier, conformément à l’article L. 161‑3 du Code des procédures civiles d’exécution.
Quand et comment porter plainte pour abandon de famille ?
Le non-paiement volontaire d’une pension alimentaire pendant plus de deux mois consécutifs constitue un délit d’abandon de famille, réprimé par l’article 227-3 du Code pénal. Les sanctions prévues sont sévères : jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 15 000 € d’amende, afin de protéger l’enfant et le parent créancier.
Le parent concerné peut déposer plainte auprès du commissariat ou de la gendarmerie, ou encore écrire directement au procureur de la République du tribunal judiciaire compétent. Une enquête sera alors menée pour vérifier la mauvaise foi du débiteur. Si celui-ci prouve qu’il est réellement dans l’impossibilité de payer, par exemple en raison d’une perte d’emploi, d’une maladie grave ou d’une situation financière exceptionnelle, il ne sera pas automatiquement poursuivi pénalement.
Quelles preuves rassembler pour agir efficacement contre le débiteur ?
Pour agir efficacement contre un débiteur de pension alimentaire, le parent créancier doit constituer un dossier solide comprenant notamment :
- La décision de justice ou la convention homologuée fixant le montant de la pension, constituant le titre exécutoire.
- Les relevés bancaires prouvant l’absence de versement.
- Les courriers de relance ou échanges de messages avec le débiteur rappelant ses obligations.
- Toute preuve des revenus ou ressources du débiteur, utile à l’huissier pour envisager une saisie sur salaire ou sur compte bancaire.
Pourquoi consulter un avocat en pension alimentaire ou en droit pénal familial ?
Faire appel à un avocat spécialisé présente plusieurs avantages pour sécuriser le paiement de la pension alimentaire et défendre les droits de l’enfant ainsi que du parent créancier :
- Évaluer la meilleure stratégie de recouvrement : amiable, civile ou pénale, en fonction de la situation.
- Saisir le juge aux affaires familiales (JAF) : pour demander une révision du montant de la pension si la situation financière du débiteur a évolué (article 373-2-13 C. civ.).
- Constituer un dossier solide avant de déposer une plainte pour non-paiement ou abandon de famille.
- Accélérer les démarches auprès de l’huissier ou de l’ARIPA pour un recouvrement efficace et rapide.
- Accompagner en cas de procédure pénale pour abandon de famille, en défendant les droits du créancier devant le tribunal.
- Mettre en place l’intermédiation financière automatique via l’ARIPA afin de sécuriser les versements futurs et éviter tout nouveau retard.
La pension alimentaire est un droit fondamental de l’enfant et son non-paiement peut avoir des conséquences civiles, administratives et pénales. Il est recommandé d’agir rapidement et de manière structurée pour protéger l’intérêt supérieur de l’enfant.
POINTS CLÉS À RETENIR :
- Le paiement de la pension alimentaire doit respecter les dates fixées par le JAF ou la convention homologuée.
- Les démarches amiables (relances, médiation) sont à privilégier avant toute action judiciaire.
- Le recouvrement forcé peut passer par huissier, CAF, ARIPA ou Trésor public.
- Le recours à un avocat spécialisé facilite les procédures civiles et pénales et garantit le respect des droits de l’enfant.
Articles Sources
- service-public.fr - https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F19825
- legifrance.gouv.fr - https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000044629469
- legifrance.gouv.fr - https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000042193469
- legifrance.gouv.fr - https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000044629357
- legifrance.gouv.fr - https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000025025642
- legifrance.gouv.fr - https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006902877
- legifrance.gouv.fr - https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006743448
- legifrance.gouv.fr - https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000041398600
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