Les faits se sont déroulés un 10 février. Alors qu’elle rentre tranquillement de l’hôpital avec son bébé prématuré, Amélie Challeat se fait subitement agresser par son voisin. Le comble, elle n’a pas réussi à porter plainte…
La scène a eu lieu au sein de l’immeuble dans lequel la jeune femme vit. Le voisin aurait été mécontent du fait qu’Amélie ait garé sa voiture devant la porte de l’immeuble. Or, la mère de famille voulait seulement prendre quelques minutes pour rentrer son bébé en poussette. Malheureusement, le voisin, un homme âgé et apparemment propriétaire, s’emporte immédiatement. Il commence par hurler sur Amélie dans le hall de l’immeuble, puis l’agresse par un violent coup de poing au visage.
N’ayant pas réussi à porter plainte, la victime décide de partager ce qu’elle a vécu sur son compte Instagram. Sa publication ne tarde pas à faire le tour des réseaux et attire même l’attention de Gérald Darmanin et Marlène Schiappa.
Dans un cas similaire à celui d’Amélie, il est recommandé de consulter un avocat pénaliste. Ce juriste peut apporter le soutien et l’aide juridique nécessaires à la victime d’agression. Quels sont ses droits ? Décryptage
Amélie s’est fait entendre
« J’ai été alertée sur ce post en début d’après-midi, mon équipe a immédiatement pris contact avec la jeune maman. La préfecture est mobilisée à ma demande et recevra Amélie, si elle le souhaite », tels sont les propos de la Ministre déléguée chargée de la Citoyenneté sur son compte Twitter, face au cas d’Amélie. Non seulement le message de la jeune maman a suscité de nombreuses réactions de la part des internautes, mais il a également touché certaines personnalités. En effet, Marlène Schiappa n’a pas été la seule à être interpelée par le message d’Amélie. De nombreuses personnalités ont témoigné leur soutien à la jeune femme, à l’instar de Clar Luciani, Louane, Frédéric Bel ou encore Adèle Exarchopoulos. Le Ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a également proposé son aide. Ainsi, Amélie a obtenu un rendez-vous pour porter plainte le 15 février 2021.
Que dit la loi sur les cas d’agression ?
En France, les actes de violence volontaires ou involontaires sont passibles de sanctions pénales et civiles. Sur le plan pénal, l’auteur de l’agression peut encourir une peine d’amende ou d’emprisonnement. Sur le plan civil, la loi l’oblige à réparer les préjudices qu’il a causés à la victime.
Les sanctions prévues pour les coups et blessures volontaires ne sont pas les mêmes que pour les actes de violence involontaires. Par exemple, si la victime n’a subi aucune lésion ni blessure, l’auteur de l’agression est soumis à une amende de 150 euros s’il s’agit d’un acte involontaire, et 750 euros dans le cas d’un acte volontaire.
Bon à savoir : quelle que soit la nature de la violence (physique ou psychologique), l’acte est sanctionné de la même manière.
Qu’en est-il du cas d’Amélie Challeat ?
Ce qui est sûr, c’est que l’agression de la jeune maman n’est absolument pas justifiée. Son récit est clair : « un voisin, homme âgé, blanc, propriétaire, riche, n’a pas supporté que je laisse la voiture 5 min devant la porte de l’immeuble pour rentrer mon bébé en poussette dans l’immeuble par moins 5 degrés et de la neige partout. Dans le hall de l’immeuble, il m’a hurlé dessus en me disant que je n’avais pas le droit de laisser la voiture, qu’il fallait que je la gare ailleurs (…) Cet homme a voulu m’empêcher de rentrer chez moi avec mon bébé et m’a frappé au visage ».
Bon à préciser : la victime aurait même perdu connaissance pendant un court instant à cause de la force du coup qu’elle a reçue.
Le comble, c’est qu’après avoir vécu un tel traumatisme, la jeune maman a eu beaucoup de mal à porter plainte. Devant allaiter, elle a dû effectuer plusieurs va-et-vient avec son bébé au commissariat pour obtenir un rendez-vous. Malheureusement, la police n’a manifesté aucune compassion envers la victime et lui a demandé de patienter comme tout le monde. Le seul conseil dont Amélie et son mari ont bénéficié est d’essayer de trouver un arrangement avec le voisin. Or, cela n’est absolument pas envisageable pour une jeune maman qui s’est fait agresser en compagnie de son bébé prématuré.
Cas similaires
Aujourd’hui, nombreuses sont les femmes victimes de violence dans la rue. Un cas récent est celui de la jeune femme violemment tabassée sans aucune raison en pleine rue à Béziers. Une vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux montre la scène déplorable de la victime se faisant insulter et gifler à plusieurs reprises par deux jeunes filles de 16 et 19 ans. D’ailleurs, ces jeunes filles n’en sont pas à leur première agression, d’après le témoignage d’autres victimes.
Un autre cas est celui de la femme enceinte agressée et abandonnée par quatre hommes sur le parking d’une zone industrielle du Coudray-Montceaux, dans l’Essonne, en janvier. La cause de l’agression aurait été une histoire de vengeance et de jalousie.
Comment procéder pour porter plainte contre une agression physique ?
Celui ou celle qui a subi une agression physique a le droit de porter plainte auprès de la police. Cette procédure est nécessaire, non seulement pour dénoncer le délit, mais aussi afin de percevoir des dommages et intérêts. Pour appuyer son dossier, la victime doit se munir de différentes preuves :
- Certificat médical explicitant le type et la gravité des blessures ;
- Constat d’huissier sur les objets et vêtements qui ont subi des dégâts au cours de l’agression ;
- Etc.
Il convient de noter que la victime dispose d’un délai de 3 ans pour porter plainte en cas de violence volontaire. Cependant, il est toujours préférable d’effectuer la déposition le plus tôt possible.
Cependant, comme le cas d’Amélie l’a prouvé, l’obtention d’un rendez-vous auprès du commissariat peut s’avérer assez difficile. C’est la raison pour laquelle il est préférable de faire appel aux services d’un avocat spécialisé en droit pénal. Ce professionnel est en mesure de conseiller sur les démarches à entreprendre et d’aider à constituer les preuves nécessaires pour porter plainte.
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